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Tendance en provenance des pays anglo-saxon, on entend de plus en plus parler d’un mois de janvier sans alcool. Après les fêtes, il serait urgent de se reprendre en main et de tester sa capacité à mettre les breuvages alcoolisés de côté, au moins pour quelques semaines. Alors addict or not addict ? Alcool, tabac, drogues… que peut-on dire aujourd’hui des addictions dans le milieu professionnel ?
Premier chiffre : 44% de salariés estiment fréquentes les addictions en milieu professionnel, addictions qui seraient à l’origine de près de 20 % des accidents du travail selon l’INRS. Pas étonnant que les pratiques addictives soient inscrites dans l’axe prioritaire du 3ème Plan Santé au Travail 2016-2020 (PST3). Et que les premières rencontres professionnelles sur l’addictologie aient eu lieu en novembre 2019 à Paris.
L’addiction, un fléau lourd de conséquences
Selon les termes du Ministère Des Solidarités et de la Santé, l’addiction se caractérise par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. La notion de conduite addictive comprend les addictions aux substances psychoactives (alcool, tabac, drogues illicites) et les addictions comportementales, sans substances (addiction au travail, au jeu, au sport, à la nourriture, aux écrans, au porno)
On distingue 3 modes de consommations addictives
- Usage (ou usage simple) : consommation occasionnelle ou régulière qui n’entraîne pas de problème de santé ou d’autre dommage à court terme. Toutefois, des complications peuvent survenir à moyen ou à long terme ;
- Usage nocif (ou abus) : consommation répétée qui est responsable de complications sur le plan de la santé (dépression, cirrhose, cancer…), de la vie privée (séparation, violences, problèmes financiers…) et/ou du travail (absentéisme, accidents du travail…). Ce comportement est pathologique ;
- Dépendance (également appelée addiction) : le sujet ressent un désir puissant de continuer sa consommation malgré toutes les complications existantes. Il n’arrive pas à contrôler ce besoin et des effets de « manque » peuvent se ressentir. Le sujet se désinvestit de toutes ses activités familiales, sociales et professionnelles. Toute sa journée est organisée autour de la consommation de substances psychoactives. Ce comportement est pathologique. Lors de l’arrêt, un syndrome de sevrage peut survenir.
Pour différentes raisons, une personne consomme régulièrement ou occasionnellement un médicament/une substance illicite, dans la sphère privée et/ou sur son lieu de travail, pour combler un manque, échapper à une souffrance, tenir le coup, assumer ses responsabilités. Une autre plonge dans le travail, le jeu ou le sport à outrance.
S’ensuivent une dégradation de la santé physique et mentale, agressivité, isolement, baisse de performance, accidents. Les conséquences des addictions sont nombreuses. Le sujet n’est pas le seul à être touché ; son entourage personnel et professionnel s’en trouve également affecté.
Parmi les plus exposés à l’addiction, les secteurs en relation avec le public
La restauration, le BTP et le transport mais aussi les secteurs culturels et artistiques font partie des environnements à risques. Les horaires à rallonge et le stress, la pression permanente et une grande précarité favorisent les conduites addictives, telles qu’alcoolisme et prise de drogues. L’alcool, le cannabis et les médicaments psychotropes sont les substances psychoactives les plus consommées en milieu de travail.
Alcool-tabac-drogues-écrans, le gouvernement a publié début 2019 son plan national de mobilisation contre les addictions, intensifiant la lutte et visant à protéger les plus jeunes dont la consommation, quel que soit le produit, est une des plus élevées d’Europe. Un vaste sujet de santé publique dans lequel les entreprises ont un rôle primordial à jouer. Car, hormis le fait que les addictions aient une incidence sensible sur la performance globale de l’entreprise, le législateur engage la responsabilité du dirigeant qui se doit de protéger la santé et la sécurité de ses collaborateurs.
Selon le Ministère de la Santé Français, la dépendance à des substances psychoactives entraîne plus de 100 000 décès par accidents et par maladies en France et est responsable de 30% de la mortalité avant 65 ans.
85 % des dirigeants et DRH se déclarent préoccupés par les conduites addictives mais ne savent pas comment aborder le sujet – Qu’en est-il dans votre entreprise ?
Toute forme d’addiction entre dans le cadre des risques psycho-sociaux de l’entreprise et, à ce titre, l’inscription du risque lié aux pratiques addictives doit figurer sur le document unique.
Comment gérer l’addiction en entreprise ?
La prévention des conduites addictives au travail passe par une bonne compréhension de ce que sont ces comportements. Pour ce faire, il est essentiel pour le sujet d’être accompagné, par des proches, amis, collègues, voire par un psychothérapeute ou un psychologue. Sur le lieu de travail, la démarche de prévention collective, issue d’un travail pluridisciplinaire (employeur, représentants du personnel, service de santé au travail), a pour objectifs, entre autres, de permettre à chaque salarié de réagir face à un collègue en danger, ainsi que de connaître ses droits et devoirs ; elle a aussi pour objectif de réduire le risque de consommation lié à certains facteurs en lien avec le travail.
Formez vos équipes !
Nous vous formons et vous accompagnons pour mettre en place un dispositif d’information, de prévention et d’actions concrètes auprès de vos collaborateurs.
Des formations d’une à deux journées répondant à vos besoins, dispensées dans vos locaux, selon un ordre du jour défini ensemble.
Les enjeux concernant vos collaborateurs
- Libérer la parole des salariés en état de mal-être
- Informer les salariés sur le dispositif mis en place en interne
- Sensibiliser grâce à des initiatives innovantes, via des pièces de théâtre de sensibilisation en entreprise, par exemple.
Les enjeux concernant votre entreprise
- Connaître les dernières lois en matière d’addictions
- Prévenir les accidents potentiels en désamorçant les problèmes
- Mettre en place des mesures collectives et savoir gérer des réponses individuelles
- Organiser la communication autour de ce sujet sensible
Des organismes de référence pour vous épauler
Addict Aide, le monde du travail : le portail pour prévenir et gérer les conduites addictives dans le monde du travail
ADDITRA : Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie
ANPAA : Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie
Intervenir-addictions.fr : le portail des acteurs de la santé
Mildeca : Mission interministérielle contre les drogues et les conduites addictives
Des articles/dossiers complémentaires
http://www.travail-et-securite.fr/ts/dossier/793/conduites-addictives.html
http://www.inrs.fr/risques/addictions/ce-qu-il-faut-retenir.html
Article rédigé en partenariat avec le SNES
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